Présentation et histoire de Notre Dame de la Seds - Page 2  [ Galerie photos ]

    Très discrète, et proche, hélas, d’une gouttière bien disgracieuse, l’épitaphe de Sibille est une plaque funéraire provenant de l’ancien cimetière Saint-Michel qui jouxtait la Cathédrale romane. Gravée en 1239 en belles lettres mi-romanes, mi-gothiques, elle fut encastrée à cet endroit au XVIIème siècle. En voici la traduction :
« Celui qui regarde ce tombeau, pourquoi ne méprise-t-il pas les choses de ce monde. L’an de l’incarnation du Seigneur 1239 aux nones de juillet mourut le Seigneur Gaufridet Seigneur de Trets et de Toulon. Que son âme repose en paix. De même mourut la dame Guillaumette, épouse du Seigneur Gaufridet l’an du Seigneur 1234 le 10 des calendes de septembre mourut le Seigneur Gilbert de Baux. Qu’il soit notoire à tous que la dame Sibille fit faire ce sépulcre. Ave Maria. »

    Deux autres pierres gravées, plus petites, qui l’encadraient jadis, ont été placées au dessus. L’une s’orne d’une croix de Toulouse (figurant sur les blsons de Sibille et de Gilbert), très martelée. L’autre représente un dessin symbolique où l’on distingue un loup fortement sexué (emblème de la famille d’AGOULT, apparentée à celle de Sibille) poursuivant un lièvre (le vieux thème roman du chien poursuivant le gibier, la force brutale traquant l’innocence, l’âme humaine en butte aux attaques du Malin ?). Le dessin de gauche pourrait évoquer une comète avec sa queue, peut-être les armes des BLACAS, famille maternelle de Sibille, le dessin de droite avec un motif géométrique qui a souvent été utilisé sur les pierres tombales médiévales.

    Edifié de 1737 à 1740, et contemporaine de la porte monumentale de l’arsenal maritime, le clocher est une tour carrée, haute de 36 mètres, dont les murs de base ont 3 mètres d’épaisseur. Surmonté par le campanile de l’horloge dont la cloche rythme la vie toulonnaise depuis 1524, il abrite 4 cloches qui ont remplacé en 1806 et 1807 celles que la Révolution avait confisquées et fondues. Les notes sont : ut, la, sol, fa. La plus grosse est baptisée la Sainte Trinité. Les trois autres se nomment Sauveur, Marie et Cyprien.

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    En entrant, je quitte la rumeur de la ville, et je pénètre dans un espace de silence. Ce silence, auquel je ne suis plus habitué, est ici normal, nécessaire. Il me permet de rencontrer Celui qui est mon hôte : Dieu. Et je ne peux m’unir à Lui que dans la prière que favorise ce silence.

    Plaçons-nous au centre de la nef, au niveau de la deuxième travée. L’édifice nous apparaît divisé par des piliers massifs. La vue d’ensemble ne donne pas l’impression d’une merveille (nous ne sommes pas à Chartres ou à Reims !). Cependant, en prenant un peu de temps, une fois n’est pas coutume, et en nous habituant à la pénombre, la perspective offre un aspect original lorsque, considérée de profil, elle nous montre l’enchevêtrement des ogives, comme les branches d’arbres d’une forêt. Cette voûte, archaïque pour son époque, témoigne du parti pris de l’architecte qui voulu conserver, lors de l’agrandissement de la Cathédrale romane, l’aspect médiéval de la couverture.

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